« Avant de juger son frère, il faut avoir marché plusieurs lunes dans ses mocassins. »

C'est ce que suggère le proverbe amérindien. Isabelle Goude-Lavarde prend la recommandation au pied de la lettre. En guise d'accueil au cours d'empathie, elle reçoit de chaque membre du groupe une chaussure. Et la voilà encouragée à en choisir une pour y mettre son pied.

D'abord dégoûtée d'enfiler une « vieille godasse », la journaliste fait l'effort de se mettre dans le coeur de son propriétaire. Elle entre progressivement dans la compréhension que cette chaussure comble ses besoins à lui, visiblement de confort et aussi d'appartenance mais à sa façon à lui, bien différente de la sienne !

Les bases de l'empathie sont posées et tandis qu'elle apprend au sein du groupe, la journaliste nous explique :

  • les émotions inconfortables nous alertent sur nos besoins
  • nos besoins sont légitimes
  • à chacun ses stratégies pour combler ses besoins
  • les conflits naissent de ce que nous confondons stratégies et besoins

Comment développer son empathie ?

En utilisant toutes nos oreilles pour écouter, non pas deux mais quatre oreilles :

  • les oreilles de la tête, pour croire ce qui se dit
  • les oreilles du coeur, pour entendre ce qui se vit

Mieux encore, en veillant à ce qui se joue avec chacune de nos 4 oreilles :

  • lorsque je crois ce qui se dit – oreille de la tête – contre moi :
    je prends la critique contre moi, je culpabilise et j'alimente la dépression.

    Attention CULPABILITE !
  • lorsque je crois ce qui se dit – oreille de la tête – contre l'autre :
    je retourne la critique contre l'autre, j'alimente mes images d'ennemis.

    Attention AGRESSIVITE !
  • quand j'écoute ce qui se vit – oreille du coeur – tournée vers moi :
    je reconnais l'effet de la critique chez moi, dans mon coeur et dans mon corps.

    L'AUTO-EMPATHIE me fait du bien.
  • quand j'écoute ce qui se vit – oreille du coeur – tournée vers l'autre :
    j'imagine ce qui suscite la critique de l'autre, dans son coeur.

    L'EMPATHIE me rapproche de l'autre.

La journaliste se passionne pour tout ce qu'elle découvre et commence à comprendre par elle-même :

« Entre ces 4 oreilles, j'ai le choix de la culpabilité, de l'agressivité ou de l'empathie. »

« Et si je choisis l'empathie, il est important que je la pratique sur 2 pattes, ou plutôt 2 oreilles, pour écouter en même temps à l'intérieur de moi et chez l'autre. »

A la fin du cours vient le temps de la synthèse :

L'empathie c'est l'art de ne rien savoir sur l'autre

  • Alors il devient possible de s'intéresser à lui dans l'ouverture du cœur (est-ce que tu me dis que... ?)
  • Et de le questionner pour vérifier (est-ce que c'est bien ça ?)

Et l'apprentie journaliste de s'exclamer :

« Avec l'empathie, je détiens un super-pouvoir ! »

C'est vrai, commente sa professeur : non pas le pouvoir de changer l'autre, mais d'entrer dans la compréhension de tes besoins et de ses besoins... et de choisir ce que tu en fais, car toujours, tu restes libre.

Que dites-vous de tout cela ? Êtes-vous à l'aise avec la notion d'empathie ? Avec l'idée que vous restez libre ?