Cette année c'était différent. De nombreux clients arrivaient avec des difficultés liées à des deuils qui n'avaient pas pu se faire. Pourquoi cette synchronicité ?
Deuil pas fait
Bernard multipliait les soucis de santé. Il n'en pouvait plus de se plaindre comme ça. Il approchait 69 ans et c'était justement l'âge de son père lorsqu'il était brutalement décédé.
A l'époque Bernard était animateur de centre de vacances. Aussi, dès l'enterrement terminé, il avait du reprendre son rôle et, du matin au soir, se montrer enthousiaste avec les vacanciers, comme si tout allait bien pour lui.
Pas de temps pour le deuil, pas de place pour sa tristesse. Toutes les émotions étaient restées bloquées. A l'approche de l'âge fatidique, elles cherchaient à sortir de l'ombre.
Kévin ne se reconnaissait plus. D'un caractère plutôt tranquille et avenant, il se voyait désormais piquer des colères régulières avec son entourage.
Émotions bloquées
Début 2020, sa mère était brutalement décédée. Au lendemain de l'enterrement, le confinement s'était imposé à tous. Tous les proches de la défunte s'étaient enfermés ensemble et tâchaient de contenir leurs émotions pour s'épargner les uns les autres.
Pas d'espace pour les larmes. Toutes les émotions étaient restées coincées. Quatre ans plus tard, elles cherchaient à se frayer un chemin.
En thérapie nous avons travaillé ces deuils qui n'avaient pas pu se faire. Nous avons ouvert la porte qui s'était dressée pour barrer la route au processus naturel. Nous avons invité les émotions à s'exprimer : stupéfaction, révolte, tristesse, colère…
Relancer le processus naturel...
Bernard a retrouvé sa joie de vivre habituelle : « elle est belle la vie ! » Kévin s'est apaisé.
Et moi donc ? Pourquoi tous ces deuils dans mon cabinet ?
Il m'en a fallu du temps, mais indice après indice, j'ai finalement découvert un traumatisme de la petite enfance, jusque-là enfoui au fond de mon inconscient. Il n'était pas question de décès mais de déménagement, deuil de mes racines qui n'avait pas pu se faire, trop petite, pas de mots.
Pourquoi maintenant ? Parce qu'à l'approche d'un événement semblable, je me donnais d'importants moyens pour mieux vivre la situation. Je n'avais aucune conscience de ce qui se jouait mais la réparation se cherchait. Lorsque le verrou a sauté, j'ai pu pleurer ma perte et c'était bon.
… et constater le retour à la paix
Et vous, quelle problématique embarrassante aimeriez-vous comprendre et lâcher ?
J'aurai plaisir à en échanger avec vous.
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