Notre temps est cambriolé par les prothèses technologiques

Ainsi l'offre d'information s'adapte à la demande et révèle les obsessions de l'être humain : le sexe, le conflit et la peur.

En effet, même quand nous nous croyons concentrés sur un sujet, notre cerveau est automatiquement attiré par tout ce qui a trait à ces sujets là, tout comme il est happé dès que nous entendons notre prénom.

Hors notre cerveau est fait pour réagir au danger. Il sur-estime 10 à 15 fois les faibles probabilités de risque. Ainsi la peur est très relayée. Elle est aussi très bien marketée par ceux qui trouvent de l'intérêt à nous effrayer.

Ajoutons à cela que les fausses informations circulent six fois plus vite et sont mieux mémorisées par notre cerveau. S'il faut quelques minutes pour alerter, il faut des années pour rassurer. Ceux qui sont victimes de diffamation ne le savent que trop.

De même, notre cerveau retient beaucoup plus les coûts ou risques des innovations que les bénéfices (2,5 fois).

Notre cerveau focalise sur le négatif

Par ailleurs, nous sommes beaucoup plus inquiets des conséquences de nos actions que des conséquences de notre inaction. C'est ainsi que toutes les tyrannies profitent de l'apathie de ceux qui laissent faire.

Comment faire pour que les intérêts économiques des géants de l'information coïncident avec l'intérêt général ? Si la France seule ne peut rien, Gérald Bronner pense que l'Europe pourrait réussir à se faire entendre.

Nous avons le pouvoir de regarder les choses autrement

Et à notre échelle, comment lutter contre nos propres tendances ?

En prenant conscience de nos nombreux biais cognitifs. En veillant à prendre du recul sur l'information. En méditant les conséquences de notre inaction. Et surtout en nous réconciliant avec l'humanité, en nous appliquant à l'aimer.

J'ai envie d'envisager l'avenir autrement


(*) Je relate ici la conférence La question du progrès… ré-enchanter le risque, de Gérald Bronner, dans le cadre du Club Stratégie et Avenir en novembre 2021