Sauf qu’au retour d’expatriation, il n’y avait pas de place pour elle. Elle a été placée de force dans un service et là les choses ont commencé à mal tourner. On lui a fait comprendre qu’elle n’était pas bienvenue. Elle a fini par craquer : burn-out sévère. Dans le même temps son couple a craqué : divorce.

Il lui a fallu du temps pour se remettre de tout ça. Maintenant ça va mieux. Mais elle ne veut plus s’engager au point où elle se donnait dans son travail à l’époque. Elle en a mesuré les conséquences. Et puis elle a ses enfants en garde alternée et elle tient à être présente pour eux. Hors de question de quitter la région.

Je cherche à la rassurer : elle a de grandes capacités. Il y a sûrement des managers intéressés. Elle ne craint rien à explorer les pistes puisqu'elle seule décidera d’accepter ou non un poste.

Cécile se redresse. La voilà qui se plaint de son interlocuteur des ressources humaines. Elle ne supporte pas qu’il s’occupe de ses affaires, qu'il lui cherche un poste, qu'il lui explique ce qu’elle a à faire… Que voudriez-vous à la place ? Je veux m’occuper moi-même de mes affaires. Super !

Nous voilà donc d’accord : Cécile n’est pas bien dans ce poste en voie de disparition. Elle a envie de trouver un nouvel emploi qui lui plaise. Elle veut s’en occuper elle-même. Je suis là pour l’aider et elle me fait confiance. Le travail peut commencer.

Le travail peut commencer

Première séance

Je fais remarquer à Cécile que la dernière fois elle a énormément réagi, mis beaucoup de mots avec une énergie très haute. Je lui propose d’expérimenter une autre énergie, plus basse, de prendre de grandes respirations avant de parler. Elle veut bien essayer.

Alors nous prenons le temps de définir un objectif : comment ce sera quand elle ira mieux ? Quand elle aura retrouvé confiance ? Elle se voit arrivée : « wahou j’y suis, j’ai fait ce que j’avais à faire, ce que je pouvais. » Elle me décrit la scène et c’est très émouvant : on se croirait à la porte de Saint Pierre !

Comment ce sera donc ? Je suis détendue, fière et à ma place. Adjugé vendu, c’est l’objectif à atteindre. Sans qu’elle y prenne garde son inconscient a bien reçu le message et il s’est déjà mis au travail.

La transformation s'amorce

A la fin de séance, comme j’ai compris que Cécile avait un grand besoin de reconnaissance, je la félicite pour ce très beau travail. Elle en veut plus encore. Elle me confirme qu’elle a fait des efforts pour ne pas trop réagir, respirer comme je l’avais demandé. Effectivement, je confirme. Nous voilà dans une belle relation. Le travail promet d’être efficace.

Deuxième séance

Avec Cécile nous savons comment elle se sentira au terme de l'accompagnement, c’est l’objectif entre nous. Et vis à vis de la direction, que va-t-elle annoncer comme objectifs concrets ?

  • Le bilan de mes forces et faiblesses. Cela me permettra d’être convaincue.
  • La confrontation de qui je suis au marché de l’entreprise. Cela me permettra des ajustements si besoin.
  • L’identification des personnes susceptibles de recruter. Je le ferai en lien avec les ressources humaines.

Super. Cécile est une professionnelle sérieuse. Voilà un discours qui va forcément plaire.

Lorsque nous rencontrons la direction, Cécile est très tendue. Elle n’a pas confiance dans son manager et la personne des ressources humaines mais elle a préparé et elle dit ce qu’elle a prévu. Son manager lui manifeste son soutien mais elle n’y croit pas. Qu’importe, il y a une belle relation entre nous. C’est ce qui permettra d’avancer vers le but.

Le champ est libre

Troisième séance

En fait Cécile se dit perdue. Elle ne sais pas quoi faire à l’avenir.

Alors nous entreprenons un bilan de ce qu’elle a déjà vécu. Non pas ses forces et ses faiblesses. Elle est pleine de compétences et pour autant elle manque de confiance en elle.

Non, je lui propose de faire un bilan de ce qu’elle a vécu depuis 45 ans. Les faits marquants, ceux qu’elle a trouvé enthousiasmants, ceux qu’elle a trouvé pénibles. Je l’invite à suivre deux fils : le fil professionnel et aussi le fil personnel.

Cécile remarque que tout ça est très lié et aussi que face à ce qui lui résiste, elle a tendance à s’arc-bouter. Ça l’a menée jusqu’au burn-out. Elle envie ceux qui s’en foutent. Bonne idée. On va voir comment copier ça !

De nouvelles motivations se dessinent

Quatrième séance

Cécile aurait aimé devenir une cadre à haut potentiel. Depuis qu’elle est passée par le burn-out, elle n'a plus envie de ce que cela représente comme engagement dans le travail mais cela reste un regret.

Cécile n’a toujours pas d’idée de la suite alors je lui propose de travailler sur ses rêves. Tout ce qu’elle a rêvé de faire, de devenir, depuis qu’elle est toute petite jusqu’à aujourd’hui. Mer, grand large et voile. Avocate, plaider les causes perdues. Voyages, aventure à l'autre bout du monde.

Cécile prend beaucoup de plaisir à raconter ces souvenirs de jeunesses. Moi je m’amuse à lui faire remarquer que tout cela est présent dans son histoire :

  • son poste en Suisse ressemblait à s’y méprendre à un job d'avocate,
  • pour ce qui est de voyage et d'aventure, elle très engagée dans une association humanitaire,
  • quant au grand large, son compagnon est breton et elle passe toutes ses vacances au bord de la mer.

Cécile n’en revient pas. Elle comprend qu’elle a réalisé ses rêves. C’est un immense soulagement : elle peut se lâcher la pression. Elle n’a plus rien à prouver et peut maintenant faire ce qu’elle veut.

Des libérations se produisent

Pour la prochaine fois, je l’invite à décrire ses plus belles réalisations et je lui donne un modèle pour les raconter d’une façon vraiment percutante.

Cinquième séance

Cécile a changé d’énergie. Elle est beaucoup plus ouverte, beaucoup plus positive. D’ailleurs elle a commencé à faire savoir autour d'elle qu’elle cherche un nouveau poste et cela a suscité de l’intérêt. Super !

Reprise de l'action

Cécile a fait un gros travail pour décrire ses plus belles réalisations et je l’invite à me raconter. Je souligne tout ce qui peut être valorisé dans d’autres contextes. Sa fierté remonte à vue d’œil.

Sixième séance

Cécile a trouvé trois pistes de postes. Super !

Premiers résultats

Mais elle se met la pression. Elle voudrait avoir trouvé avant le 1er mars. Pourquoi le premier mars ? C’est son anniversaire Et alors ? Coooool Cécile.

Parmi les trois postes il y en a un aux études marketing. Après le rendez-vous, elle a eu le dos coincé pendant deux jours. Le poste ne vous plaît pas ? Non, pas du tout. Coooool Cécile, c’est vous qui choisissez.

Cécile ne peut pas s’empêcher de se mettre la pression alors on y travaille. Que cherche donc cette part qui lui met la pression ? Son bien, certes, mais comment pourrait-elle s’y prendre autrement ? Que lui souffle sa part créative ?

Cécile repart apaisée, avec plus d’énergie et de confiance.

Installation dans la confiance

Septième séance

Cécile est secouée. Elle a rencontré un ancien collègue qui est maintenant très haut placé et qui est très enthousiaste à l’idée de lui confier un poste à ses côtés.

Cécile est très impressionnée. La barre lui semble très haute. En même temps, ça lui fait très envie. Elle risque de devoir aller sur Paris mais ça devrait être possible une semaine sur deux pour respecter la garde alternée de ses enfants.

Cécile s’inquiète : comment rester concentrée ? Comment ne pas retomber si la situation n’évolue pas favorablement ? Je lui rappelle son objectif. Cécile repart super concentrée !

Rester concentrée

Huitième séance

Cécile est très tendue. Le moment est venu de rendre compte à sa direction mais rien n’est encore fait. Sa direction est au courant du poste sur lequel elle est en négociation et elle croit que c’est acquis. Mais Cécile veut rester libre. Elle a demandé une promotion et rien n’est fait.

Cool Cécile. Quels étaient les objectifs vis à vis de votre direction ? Mettre des moyens pour trouver un job. Avez-vous mis les moyens ? Oui. Alors tout va bien. Si ce n’est pas ce job là, qui était totalement improbable, ce sera un autre.

Cécile comprend que je la soutiens et ça la rassure. Devant sa direction, elle reste malgré tout tendue.

Après la rencontre, Cécile me dit combien elle est blessée. Sa direction a pensé lui faire un compliment en affirmant qu’elle était transformée, tellement plus ouverte. Elle ne veut pas y croire.

Bien sûr que si Cécile ! Vous pensez n’avoir rien changé parce que vous étiez de bonne volonté dès le début mais moi, le changement, je l’ai vu.

Vous êtes rayonnante de la confiance que vous avez retrouvée, de l’intérêt que vous trouvez dans le poste qu’on vous propose. De ma part, elle veut bien l’entendre.

Et le coaching s’arrête là, avec des objectifs parfaitement atteints. Sans aucun doute, l’avenir confirmera la capacité de Cécile à trouver un nouveau job.

Objectifs atteints

Quinze jours plus tard, c’est fait. Elle a obtenu une promotion avec une belle augmentation. Elle part travailler à Paris une semaine sur deux et elle est enchantée.

Paule Terreaux

J'ai envie d'y croire !