Le permis de conduire n'est qu'un exemple. Le projet professionnel en est un autre.

En coaching d'orientation, mes collègues et moi le constatons : les lycéens actuels ont envie de savoir quoi faire à la rentrée prochaine, ils aiment qu'on les accompagne à la découverte d'eux-mêmes, mais quand il s'agit de construire un projet pour l'avenir, les séances de coaching s'espacent : pas disponibles, empêchements...

Ils ne s'investissent que dans ce qui les motive

Pourtant Manon savait ce qu'elle avait envie de faire plus tard...

Quand elle finit par préciser son choix d'école, je m'étonne :
- cela n'a rien à voir avec le métier que tu vises.

Elle argumente avec conviction :
- Je me connais et je ne vais pas m'épanouir dans les écoles qui sont recommandées pour aller vers ce que je veux. Il me faut des projets, du relationnel. Je n'ai trouvé ça que dans cette école.
- Soit, mais quel rapport entre qui tu es et le métier que tu vas y apprendre ?
- Je n'en vois pas mais ça va me plaire de réaliser des projets...

Ils assument de construire en marchant

C'est vrai, constatant le nombre de jeunes qui bifurquent au cours de leurs études, qui parfois laissent de côté leur diplôme pour se lancer dans tout autre chose, j'expliquais déjà aux parents que l'essentiel est d'avoir un projet qui donne envie d'avancer, quitte à ce qu'il évolue.

Manon fait juste un pas de plus : elle assume d'avance qu'elle construira en marchant.

C'est ce que nous montrent les jeunes à propos du permis de conduire : quand il devient incontournable pour décrocher le job qui leur fait vraiment envie, alors ils retrouvent le chemin de l'auto-école.

Et si c'était une posture à faire nôtre dans ce monde où tout change tellement ?

Que laisseriez-vous de côté parce que vous n'en voyez pas l'intérêt pour l'instant ?

Paule Terreaux

J'ai envie de faire du tri dans ma vie.