Face à une décision à prendre, dès lors qu'il y a de l'humain en jeu, il y a de l'incertitude : je ne sais pas comment l'autre va réagir.
Alors, puisqu'il n'y a aucune façon d'échapper à l'incertitude, autant l'embrasser, lance Vincent Desportes* !
Accepter l'incertitude
De toute manière, il est impossible de prévoir ce qui se passera car la réalité n'existe pas : elle n'est que perception, chacun la sienne. Il n'y a de vérités que partielles, relatives, temporaires.
Il est donc utile que je m'entoure de personnes pour éclairer mes trous noirs.
Quoi qu'on en dise,
Lorsque nous reconnaissons que notre situation ne nous plaît pas, que nous aimerions vivre autre chose mais que nous n'y parvenons pas, ce n'est pas facile pour autant d'oser solliciter de l'aide, d'envisager un accompagnement.
Des années pour gagner notre autonomie
C'est que nous avons mis une vingtaine d'année, peut-être davantage, à gagner notre autonomie par rapport à nos parents et éducateurs.
Nous avons franchi bien des étapes avant de démontrer que nous pouvions désormais nous débrouiller seul·e. Il nous a même fallu repousser l'aide qu'on nous proposait encore...
C'est ce qu'expriment les plus jeunes lorsqu'ils ont accepté de se laisser accompagner et que nous clôturons l'accompagnement :
- Anthony qui cherchait sa voie :
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Je m'en amuse à chaque fin d'accompagnement :
au moment de partir la personne est émue, elle me salue avec beaucoup d'effusion, poignée de main appuyée, regard soutenu... et immanquablement vient la promesse de me donner des nouvelles.
Je suis touchée de ce qui se passe pour elle :
elle est contente du chemin parcouru, elle mesure combien l'accompagnement a été précieux pour en arriver là. Elle est pleine de gratitude et cherche à manifester sa reconnaissance.
Reconnaissance du chemin parcouru
J'apprécie ce moment chaleureux : je suis contente pour elle, pour sa confiance retrouvée dans l'avenir.
Tout le mérite lui revient : celui d'avoir espéré mieux pour elle-même, d'avoir osé solliciter de l'aide, de s'être laissée accompagner et
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Renée Rivest* nous invita à fermer les yeux et à visualiser une belle prairie fleurie.
Elle nous fit remarquer qu'elle était en pente et nous proposa de nous mettre en chemin vers le sommet. Là-haut, la vue devait être grandiose et elle nous incita à presser le pas.
Elle nous poussa à courir, de plus en plus vite. Tout en haut c'était une falaise, elle nous exhorta à sauter !
Après quelques secondes de silence, elle nous proposa d'ouvrir les yeux et pris le temps d'accueillir ce que nous venions de vivre.
Tout le monde avait-il sauté ? Non, quelques-uns avaient refusé.
Que s'était-il passé pour les autres ? Ils avaient ouvert leur parachute, d'autres s'étaient découvert des ailes... Moi je tombais encore et je trouvais qu'elle était gonflée de
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